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Budget 2019 : entre jugements favorables et improbations

Très attendu des Français, le budget 2019 a finalement été dévoilé ce lundi par l’exécutif. Il s’agit en effet de la première étape d’une longue séquence qui va occuper les parlementaires et le gouvernement pendant de longues semaines. Dans son ensemble, ce projet de loi de finances conciliant baisse des impôts et maîtrise du déficit public prévoit un allègement d’impôts de six milliards d’euros pour les particuliers, malgré des hausses sur le tabac et les carburants estimées à 2,3 milliards d’euros au total. Taxes, allocations, pouvoir d’achat : que retenir de ce deuxième budget du quinquennat d’Emmanuel Macron ? Retour sur les principales mesures du budget 2019 et sur les réactions de certains acteurs politiques sur cette page !

Sommaire

Les mesures phares du budget 2019

Le projet de loi de finances pour 2019 contient de nombreuses mesures qui devraient améliorer l’économie de la France. S’il est vrai que l’objectif de ce budget à long terme est de construire une nouvelle prospérité française, il faut pourtant dire que le bénéfice de ses dispositions est largement controversé pour le moment. Retrouvez ci-dessous quelques-unes de ces mesures.

La transformation du CICE en baisse de charge

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, cette mesure est l’une des plus coûteuses du budget 2019. Selon les prévisions du budget 2019, elle devrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier. L’État devra alors payer environ 40 milliards d’euros pour supporter le remboursement du CICE pour 2018 et la réduction des cotisations pour l’année en cours.

La suppression des petites taxes

Selon les prévisions du budget 2019, une vingtaine de taxes à faible rendement cesseront d’être appliquées en France dès l’année prochaine. Pour le gouvernement, cette mesure permettra de faciliter le « mille-feuille fiscal » de la France et devrait se poursuivre en 2020.

La suppression de certains postes dans la fonction publique

L’autre point à surveiller dans le budget 2019 est la suppression de 4 164 postes de la fonction publique d’État. Dans son engagement à baisser le déficit public, le président français prévoit en effet de supprimer 120 000 postes dans ce secteur au cours du quinquennat.

L’augmentation des taxes sur les carburants

La hausse de la fiscalité énergétique est un point à ne pas perdre de vue dans le nouveau projet de loi de finances. Cette mesure est en effet destinée à orienter le comportement des consommateurs vers des activités moins polluantes dans le but de préserver la nature. Selon Élisabeth Borne, ministre chargé des Transports, les taxes sur l’essence augmenteront désormais de quatre centimes d’euro à partir de l’année prochaine. Parallèlement, celles sur le diésel progresseront de sept centimes d’euro.

Le budget 2019 prévoit encore d’autres mesures qui pourraient influencer l’économie française et les conditions de vie de plusieurs. Pour plusieurs acteurs politiques, ce projet de loi de finances n’apporte pas de vraies réformes et ne profitera donc pas à tous les Français.

Ce que pensent les Républicains…

Après les annonces gouvernementales sur le projet de loi de finances pour 2019, les Républicains n’ont pas tardé à exprimer leurs inquiétudes. Pour eux, ce budget manque énormément de clarté.

Selon Éric Woerth, président de la commission des finances de l’Assemblée, le chiffre (six milliards) annoncé pour la réduction des impôts pour les ménages est faux. Lors d’une conférence de presse, ce représentant de la nation souligne que « le gouvernement oublie le gel des pensions et des prestations familiales » ainsi que l’effet du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Il sera d’ailleurs soutenu par le patron des députés LR Christian Jacob qui qualifie ce chiffre de « monnaie de singe ».

Dans un communiqué, le vice-président de LR Damien Abad a dénoncé « un budget à l’image du macronisme, en trompe-l’œil, où les illusions de baisses d’impôt laissent place à la réalité d’un pouvoir d’achat en berne ».

« La hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) et le prélèvement à la source sont des moyens qui permettront à la France de Bercy d’étouffer la France des milieux de cordée. En ce qui concerne la hausse des taxes sur le carburant, c’est la France de l’entre-soi qui méprise la France des territoires », a regretté le député de l’Ain.

Une politique fiscale en faveur du travail ? C’est du leurre…

De son côté, la présidente de l’Ile-de-France Valérie Pécresse a jugé sur franceinfo que le projet de loi de finances pour 2019 n’était « ni vraiment courageux, ni vraiment ambitieux. C’est plutôt un budget qui passe le rabot sur la dépense publique sans apporter la réforme profonde de la sphère État ».

Elle poursuit comme ceci : « On a besoin d’une cure d’amaigrissement de l’État, de baisses des dépenses de fonctionnement, et c’est ça qui permettra des baisses durables d’impôts, pas les tours de passe-passe du gouvernement. »

Pour Laurence Sailliet, porte-parole des Républicains, « cette politique fiscale fait au moins deux victimes » : les retraités qui voient la non-indexation de leur pension et donc une perte de 3 milliards d’euros après avoir déjà subi l’augmentation de la CSG, et tous ceux qui prennent leur voiture, parce que ce sera aussi 3 milliards d’augmentations sur les carburants.

« Il faut savoir qu’environ 7 salariés sur 10 prennent leur voiture pour aller travailler. Quand le gouvernement nous dit qu’il mène une politique fiscale en faveur du travail, c’est tout simplement un mensonge », a-t-elle insisté.

Budget 2019 : il y a un mélange de positif et de négatif selon le patronat français

En ce qui concerne le pouvoir d’achat, ce deuxième budget de Macron est tout simplement brouillon selon le patronat. Dans un communiqué dans « Le Monde », Geoffroy Roux de Bézieux souligne que ce projet de loi de finances ne donne pas d’orientations précises.

« Mon jugement est très mitigé », poursuit-il. « Il y a certes du positif (…), mais des signaux extrêmement dommageables pour les entreprises sont envoyés. Le premier budget du gouvernement avait une direction claire : mettre la France au niveau, en ce qui concerne la fiscalité du capital. Le deuxième budget ne donne pas de cap suffisamment clair. »

Par ces propos, le nouveau président de l’organisation patronale se réfère à la modification de la fiscalité des brevets d’une part et à la baisse de la dépense publique qui pourrait aller loin selon lui. Il reconnait toutefois que les économies prévues par ce budget paraissent ambitieuses, mais indispensables. Il poursuit en disant que « les seize mois écoulés ont été marqués par des réformes plutôt positives. »

La CPME donne son avis sur le budget 2019

Du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), l’impression d’ensemble est plus ou moins contrastée. Dans un communiqué, cette organisation pointe que : « même si ce projet de budget comprend indubitablement certains éléments positifs pour les entreprises, il est à souligner que les chefs d’entreprise ne perçoivent pas, à ce jour, un desserrement de l’étau fiscal qui les étouffe. »

Elle ajoute encore : « Nul doute que l’envolée de la fiscalité locale qui met en danger une entreprise sur cinq (d’après une enquête CPME sur la fiscalité locale) ne contribue pas à la lisibilité d’une politique nationale qui se veut favorable à l’entrepreneuriat. Enfin, on peut regretter que ce projet de loi de finances ne traduise pas un véritable mouvement de baisse des dépenses publiques sans lequel il sera difficile de réduire les prélèvements obligatoires. »

En résumé, le budget 2019 présente à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs. Depuis qu’il est rendu public, des voix se sont levées pour dénoncer les signaux contradictoires contenus dans le projet de loi de finances. N’hésitez pas à vous abonner au site 24matins.fr pour suivre l’évolution de ce dossier.

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Erwan

Un vrai Breton ! J'habite Brest et je suis issu d'une famille très attachée à la Bretagne. Avec mon frère, nous avons décidé de lancer ce site d'actualité mettant en avant notre belle région !

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