Culture

Le breton : le grand oublié de la réforme du Bac !

Apparu en 1808, le Baccalauréat est un diplôme qui sanctionne la fin des études secondaires. Son obtention sert de passage pour les études supérieures. Ce diplôme a connu au fil des années de nombreuses réformes. Les plus importantes sont notamment survenues en 1993. Les trois principales filières du bac sont apparues lors de cette réforme. Il s’agit notamment de la filière Scientifique (S), la filière Economique et Sociale (LS) et la filière Littéraire (L).

Par ailleurs, certaines matières telles que l’enseignement des langues régionales étaient prises en compte pour l’obtention de ce diplôme. En 2018, le diplôme du Baccalauréat a connu une nouvelle réforme. Cette dernière a entrainé de nombreuses modifications dans le système éducatif. Ici, découvrez l’essentiel des réformes ainsi que leur impact sur l’enseignement des langues régionales. Focus sur le breton !

Sommaire

Quelles sont les principales réformes du Bac ?

Pour mieux consolider les connaissances des apprenants des lycées pour les études supérieures, le gouvernement français a opéré certaines réformes. Elles visent deux principaux objectifs. Dans un premier temps, elles se doivent de mieux préparer les apprenants du lycée aux études universitaires. Dans un second temps, elles permettront de prendre en compte les connaissances acquises au cours des années de lycée lors de l’enseignement supérieur.

De ce fait, ces réformes cherchent à valoriser le travail régulier des apprenants et ceci à long terme. En effet, d’après de récentes études menées, plus de 60 % des bacheliers n’arrivent pas à valider leur licence dans les trois années qui suivent. Ceci n’est pas de nature à valoriser le système éducatif français.

Les réformes entreprises pour l’obtention du baccalauréat sont classées en deux catégories. D’une part, il existe de nouvelles réformes. D’autre part, il y a des réformes qui n’ont pas connu de réelles modifications.

Les nouvelles réformes

Les nouvelles réformes désignent celles qui ont connu des modifications. En d’autres termes, ce sont celles qui ont changé. Au nombre de six, il s’agit :

  • de la fin des filières S/LES/L ;
  • de la mise en place d’un socle commun de connaissance ;
  • d’un parcours à la carte avec des spécialités à choisir ;
  • de l’accompagnement approfondi pour l’orientation ;
  • de l’apparition du contrôle continu pour les épreuves du Bac à hauteur de 40 % ;
  • de la modification des épreuves finales avec l’arrivée du grand oral.

Ces nouvelles réformes prévoient ainsi la suppression progressive des filières classiques en classe première au profit d’un enseignement en tronc commun. De plus, le choix de spécialités se limite désormais à trois matières parmi douze. En classe de terminale, les apprenants se consacreront davantage aux spécialités qu’ils auront préalablement choisies.

En ce qui concerne les contrôles continus, il faut retenir qu’ils représentent 40 % de la note finale du Bac. De manière spécifique, les notes des contrôles continus seront réparties en deux phases. D’abord, on prendra 30 % des épreuves de contrôle continu en première et en terminale. Ensuite, on complètera 10 % des notes des bulletins scolaires. Toutefois, certaines réformes n’ont pas connu des changements.

Les éléments restés inchangés

Certaines réformes concernant l’obtention du Bac sont restées inchangées. Parmi celles-ci, on note la possibilité de prendre des options pendant sa scolarité, la composition de l’épreuve de français en classe de première et l’enseignement de la philosophie en classe de terminale. Les modalités d’obtention du bac n’ont pas non plus changé. De plus, le système de mention est toujours valable en France.

Bien que certains points soient restés intacts après les réformes, il faut noter que ces dernières ont causé de nombreux mécontentements. En effet, ces réformes menacent l’enseignement des langues régionales en général et le breton en particulier. Ces langues qui étaient des spécialités sont devenues des options avec la mise en œuvre des nouvelles réformes.

Le breton : quel est l’impact des réformes sur cette épreuve ?

L’Education Nationale reconnait officiellement certaines langues régionales comme le breton. Parlé par plus de 207 000 personnes, le breton est une langue celtique provenant de Grande Bretagne. À côté du gallo, le breton est un choix pour la langue vivante B ou la langue vivante C. Sur le plan académique, le breton permet à de nombreux lycéens d’avoir des points supplémentaires pour améliorer leurs notes.

Outre cet aspect, le breton comme les autres langues régionales sont indispensables dans le système éducatif. Premièrement, elles font partie de la culture et de l’histoire françaises. Elles permettent ainsi aux apprenants français d’acquérir des notions dans des langues qui dont partir de leur patrimoine. Par ailleurs, des études menées dans ce sens ont prouvé qu’un enfant qui suit des cours bilingues présente généralement des résultats scolaires meilleurs dans la majorité des matières.

Parallèlement, l’apprentissage du breton représente un excellent moyen de préserver ce dialecte qui est de plus en plus en voie de disparition. La diversité linguistique et culturelle participe au rayonnement et à l’attractivité touristique d’un pays.

Cependant, les réformes effectuées pour l’obtention du bac ont menacé l’apprentissage de cette langue. En effet, l’épreuve du breton ne se passe plus comme celles des autres langues régionales au titre de langue vivante B ou C. Les apprenants sont maintenant contraints de choisir entre les langues régionales et d’autres matières. Cette réforme n’est pas de nature à favoriser la valorisation de ces langues.

Les lycéens inscrits dans des établissements qui n’enseignent pas le breton n’ont plus la possibilité de passer l’épreuve. Par ailleurs, le breton ne figure plus parmi les dossiers d’inscription. Ceci dénote d’une absence de continuité pédagogique dans l’apprentissage de la langue. De plus, le faible poids accordé au choix du breton comme langue vivante B ou C limiterait son choix dans les établissements où il est enseigné.

Les impacts négatifs de cette réforme se remarquent également au niveau des choix de spécialités dans les écoles. Sur toute l’étendue du territoire français, seuls 87 ont accepté le choix de l’option breton en langue nationale. Il urge que des propositions concrètes soient faites pour faire face aux impacts désastreux des réformes sur l’apprentissage des langues nationales et du breton en l’occurrence.

Quels sont les avantages des nouvelles réformes ?

Les réformes du BAC présentent un certain nombre d’avantages pour les lycéens. Vous pouvez découvrir les plus importants.

Un socle de connaissances commun

Les réformes ont prévu la suppression des séries classiques pour la mise sur pied d’un socle commun d’acquis et de compétences. Ainsi, tous les lycéens pourront bénéficier des mêmes unités d’enseignements. Ceci permettra à tous les apprenants de disposer des mêmes connaissances dans les matières fondamentales enseignées. Il s’agit du français, de la philosophie, de l’enseignement scientifique, moral et civique. L’histoire et la géographie ainsi que les langues vivantes A et B font également partie de ces matières.

Une véritable spécialisation dans des matières

Un autre avantage de ces réformes, c’est la vraie spécialisation que pourront faire les apprenants. En effet, au-delà du socle de connaissances commun les apprenants auront la possibilité de se spécialiser dans des matières. Dans un premier temps, ils étudieront de façon approfondie trois matières en classe de première puis deux en terminale.

Une revalorisation du diplôme du baccalauréat

Le principal objectif des nouvelles réformes pour le baccalauréat est de rehausser le niveau des futurs bacheliers. À terme, elles permettront d’atteindre cet objectif. En effet, le diplôme du baccalauréat deviendra davantage qualitatif. Les bacheliers seront désormais spécialisés dans des matières. Ceci leur permettra de disposer de connaissances idéales pour les études supérieures.

Une meilleure organisation des compositions et épreuves

Les épreuves du baccalauréat se déroulent d’habitude sur deux semaines. À ces dernières s’ajoutent les épreuves orales qui prennent deux ou trois jours. Le déroulement des examens obligeait donc les classes intermédiaires à arrêter les cours. Cela engendrait des retards dans le déroulement des programmes.

Grâce aux nouvelles réformes, deux ou trois journées seront désormais utiles pour l’organisation du grand oral. Cette économie de temps permet de dérouler convenablement les cours jusqu’à la fin de l’année. En outre, les professeurs ont moins de copies à corriger, car les contrôles continus seront pris en compte. Par contre, il reste bien des épreuves finales pour le résultat définitif au baccalauréat.

Les inconvénients de ces nouvelles réformes

Au-delà de ces avantages, les réformes présentent des inconvénients. Découvrez cette liste.

Le caractère discriminatoire du grand oral

L’exercice du grand oral vise à préparer les apprenants du lycée au monde professionnel. Il consiste à instaurer un exercice qui sera présenté oralement devant un jury. Bien que l’objectif de cet exercice soit louable, il peut s’avérer discriminatoire. En effet, plusieurs spécialistes des sciences sociales et de l’éducation ont montré que l’oral est un point discriminant. Il faut que les apprenants soient tous bien préparés pour affronter cet exercice.

Les inégalités géographiques vis-à-vis des options

Les réformes ont prévu un recours à la carte dans le choix des options et des spécialités. Cependant, tous les établissements ne disposent pas des ressources humaines et matérielles nécessaires. Les établissements ne proposent pas toutes les spécialités. Les apprenants sont maintenant contraints de choisir entre les langues régionales et d’autres matières.

Ainsi, plusieurs apprenants sont contraints de quitter leur établissement pour un autre. Ces divers déplacements engendreront des coûts supplémentaires. L’État devrait trouver les solutions idoines pour faire face à ces inégalités.

La précocité de l’orientation

La question de l’orientation est au centre de toutes les réformes du lycée. De ces nouvelles réformes, les lycéens seront appelés à choisir leurs enseignements et spécialités pour la classe de première. La véritable question est de savoir si les apprenants pourront décider sereinement de leur orientation. Alors, il est important de mettre en place un accompagnement personnalisé pour permettre à ces jeunes apprenants de bien choisir leur future orientation.

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